
Le microlearning, ou apprentissage en micro-sessions, repose sur des modules de très courte durée, faciles à consulter à tout moment depuis n’importe quel support numérique. Cette méthode répond à certaines attentes en matière de souplesse, d’autonomie et d’efficacité chez une partie des apprenants, tout en posant des questions quant à la profondeur de l’assimilation des contenus et leur mémorisation prolongée. Davantage qu’un bouleversement radical, le microlearning représente une évolution notable dans le paysage de la formation, utile à intégrer dans une approche pédagogique globale pour en tirer le meilleur parti.
Apprendre en micro-sessions : révolution ou gadget ?
Le microlearning a rapidement attiré l’attention des personnes en charge de la formation professionnelle, des responsables opérationnels et des chefs de projet innovations qui cherchent des approches souples et faciles à ajuster pour favoriser l’acquisition de nouvelles compétences. Cette méthode consiste à transmettre des connaissances au moyen de sessions très brèves, allant de 30 secondes à quelques minutes, axées sur un point précis, et consultables à la demande via mobile, tablette ou ordinateur.
La souplesse d’usage et la possibilité d’accès à tout moment et sur tout type d’appareil renforcent l’intérêt du microlearning dans les contextes de mutation technologique et de mobilité professionnelle croissante. Les applications mobiles, certaines plateformes LMS (Learning Management System) et les dispositifs de blended learning adoptent désormais le format du microlearning dans leurs parcours d’apprentissage. Ce format se distingue par des contenus courts, accessibles, souvent interactifs ou sous forme de jeux (comme des quiz ou infographies), favorisant un certain engagement des utilisateurs.
Avantages et limites du microlearning
Avantages
- Souplesse et facilité d’accès : Les personnes peuvent suivre les modules à leur rythme et où elles le souhaitent, ce qui s’adapte bien aux emplois du temps irréguliers ou aux environnements de travail mobiles.
- Faible coût et simplicité d’actualisation : Les contenus de microlearning sont souvent peu onéreux à produire et assez simples à actualiser, ce qui s’avère avantageux pour les équipes de formation disposant de marges de manœuvre réduites.
- Forme attrayante et ludique : La courte durée des modules, la variété des formats (vidéos, quiz audio, contenus visuels) ainsi que l’éventuelle intégration d’interactions sociales peuvent accroître l’intérêt et encourager une forme de participation régulière.
- Possibilité d’adaptation : En segmentant les contenus, on peut proposer des parcours mieux ajustés à différents profils d’apprenants, notamment quand des données permettent d’observer les préférences et les difficultés rencontrées.
Limites
- Couverture limitée de certains sujets : Les contenus qui requièrent une vue d’ensemble ou des raisonnements approfondis peuvent être difficilement traduisibles en formats très courts.
- Mémorisation parfois fragile : Sans rappels fréquents ni accompagnement structuré, les notions abordées dans des capsules succinctes peuvent être rapidement oubliées, nuisant à leur ancrage à long terme.
- Coherence pédagogique nécessaire : Pour que le microlearning soit réellement bénéfique, il doit s’inscrire dans une progression pensée avec soin et respecter une logique pédagogique cohérente qui évite les redondances ou les ruptures trop marquées.
Tableau comparatif : Microlearning vs Apprentissage traditionnel
Critère | Microlearning | Apprentissage traditionnel |
---|---|---|
Durée des sessions | Très courte (30s à 5 min) | Longue (plusieurs heures) |
Souplesse | Souple (à la demande) | Structuré avec horaires |
Accès | Sur tout support et à tout moment | Sur site, horaires imposés |
Engagement | Parfois élevé grâce à l’interaction | Dépend de la qualité d’animation |
Approfondissement | Limité à une notion à la fois | Mieux adapté aux sujets complexes |
Rétention longue durée | Nécessite des répétitions et des renforcements | Parfois plus consolidée |
« Grâce au microlearning, j’ai pu me former sur des thématiques précises pendant mes déplacements ou dans les interstices de la journée. Cela m’a permis d’enrichir mes connaissances sans bouleverser mon planning quotidien. En revanche, il m’a aussi fallu revenir sur certains points via d’autres sources pour mieux appréhender l’ensemble des concepts. »
— Étudiant en sciences de l’éducation
Le microlearning est une méthode basée sur des séquences d’apprentissage très courtes, centrées sur une notion bien précise, proposées le plus souvent sur des supports numériques accessibles à la demande.
Ce type de format s’adapte surtout aux connaissances simples, aux rappels ou à la consolidation de savoirs existants. Lorsqu’une compréhension globale est nécessaire, d’autres appuis pédagogiques sont souvent nécessaires pour accompagner le microlearning.
Pas vraiment. Il complète utilement les formats existants, en particulier dans un parcours combinant différentes modalités (présentiel, e-learning, tutorat, etc.). Il peut renforcer la flexibilité mais ne suffit pas à lui seul à couvrir tous les objectifs pédagogiques.
Pour en faire un levier d’apprentissage durable, mieux vaut l’intégrer dans une stratégie cohérente incluant la répétition espacée, les tests formatifs et un suivi pédagogique permettant un retour sur les notions vues.
Non, le microlearning concerne tout autant les étudiants que les salariés ou les apprenants en formation continue. Il convient à tous ceux qui souhaitent apprendre dans un format flexible, portable, ou en complément d’un cursus plus structuré.
Le microlearning se présente aujourd’hui comme une adaptation utile aux nouvelles modalités d’apprentissage, en phase avec les attentes des apprenants mobiles et connectés. Il permet d’apprendre à son rythme, dans des formats courts, attrayants et simples d’accès. Cependant, il ne constitue pas une réponse unique à tous les besoins de formation, en raison de ses limites sur des contenus complexes. Sa pertinence repose sur son intégration cohérente dans un parcours pédagogique plus large, dans le cadre d’une stratégie diversifiée d’acquisition de savoirs. À ce titre, il participe à l’évolution générale des méthodes de formation, orientées vers davantage de souplesse, d’autonomie et de modularité.
Sources de l’article
- https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ressources-pedagogiques/thematic-search.html?search=true&menuKey=lom&submenuKey=keywords&id=individualisation&lang=fr
- https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ressources-pedagogiques/notice/view/oai%253Acanal-u.fr%253A45483